Trois
grandes associations caritatives se lancent dans la
certification de services.
L'A.F.M., l'A.R.C. et l'Armée du Salut, ont franchi un pas
pour renforcer la confiance des donateurs, en décidant pour
la première fois en France, de faire contrôler leurs
activités par un bureau professionnel.
S'inspirant de l'expérience
des entreprises soumises régulièrement à l'appréciation
d'organismes de vérification indépendants, cette mesure
complète toute une palette de contrôles existants
(contrôles de la Cour des Comptes depuis 1991 ou de
l'Inspection générale des Affaires sociales depuis 1996,
contrôles individuels par le Comité de la Charte, qui
réunit 52 associations, etc.).
Autant de mesures pourtant que
les trois organisations jugeaient insuffisantes.
"Entre deux contrôles
publics, il peut s'écouler des années", a expliqué le
président de l'Association pour la Recherche sur le Cancer
(ARC) Michel Lucas, dont l'association avait perdu 200.000
donateurs à la suite du scandale de sa gestion et en a
regagné 70.000 depuis (pour un total de 270.000).
Cette "certification de
services" vise aussi à rassurer les entreprises que les
associations comptent de plus en plus solliciter.
"Selon une étude, en mai
2000, les entreprises se disaient « échaudées »
par l'affaire de l'Arc", indique M. Lucas.
Selon lui, la procédure de
certification des services "renforce notre légitimité
auprès des entreprises alors que nous comptons trouver des
partenaires parmi elles car nous espérons investir 100 MF
dans la recherche sur trois ans et qu'il faudra bien trouver
des partenariats, notamment dans l'industrie."
Intérêt pour l'innovation.
Le contrôle de chaque
association sera basé sur un document fixant 33 engagements
garantissant efficacité, bonne gouvernance et
désintéressement: réponse aux demandes d'informations,
frais de collecte inférieurs à un
tiers des fonds, calendrier
d'actions, connaissance de la provenance des dons... Ce texte
doit être publié au Journal officiel après sa validation au
ministère des Finances.
Le respect de tous ces
critères, sans exception, permettra la délivrance d'une
certification annuelle par le Bureau Veritas Quality
International (BVQI).
Un comité indépendant, qui
pendant trois ans a élaboré ces critères avec le BVQI et
les associations volontaires, certifiera les rapports du BVQI.
Composé notamment du
président du Samu social Xavier Emmanuelli ou du responsable
de l'Institut de l'entreprise Patrick Nodé-Langlois, il
représente l'ensemble des intérêts en jeu.
Cependant cette démarche
coûteuse en excluera nombre de petites et moyennes
associations. "C'est une limite, on en est conscient,
mais les vrais problèmes viennent souvent des associations
qui collectent 50, 100 MF ou plus", selon le président
du comité, le magistrat Pierre-Patrick Kaltenbach.
Pour le directeur général de
la Fondation Armée du Salut, Alain Raoul, "à la veille
du centenaire de loi de 1901 sur la liberté d'association, il
y a à inventer en France une culture du contrôle externe,
qui existe depuis toujours dans les pays anglo-saxons".
D'autres associations ont
déjà exprimé leur intérêt pour l'innovation et des
représentants de l'Association des paralysés de France et de
Aides se trouvaient au premier rang jeudi, lors de la
présentation du projet.
Selon un sondage Sofres publié
par la Fondation de France en octobre, un Français sur deux
déclare avoir fait au moins un don en argent, en temps ou en
nature depuis un an.
Source PARIS, 9 nov (AFP)
Reçu par
.
le 10/11/2000
Merci à Manu. |